Formation de formateurs en "calcul volontaire" pour l'Afrique

Photo © V. Krebs
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V. Krebs
24 juillet 2007

Muizenberg, Afrique du Sud, 17 juillet 2007 -- Plus de 35 participants issus de 18 pays ‎diffĂ©rents du continent africain participent du 16 au 22 juillet 2007 Ă  un atelier sur le "calcul ‎distribuĂ© bĂ©nĂ©vole" Ă  Muizenberg, en Afrique du Sud. Le "calcul distribuĂ© ou rĂ©parti" est une ‎technologie qui permet Ă  des projets scientifiques d'utiliser la puissance de calcul de millions ‎d'ordinateurs en veille partout dans le monde et mise Ă  disposition par des volontaires par ‎simple tĂ©lĂ©chargement du logiciel BOINC. A ce jour, la plupart ‎des projets scientifiques d'envergure nĂ©cessitant la puissance de calcul de superordinateurs, ‎tels que SETI@home et ‎ClimatePrediction.net dĂ©veloppĂ©s en Europe et en AmĂ©rique du Nord, utilise le système ‎distribuĂ© pour rĂ©aliser leurs travaux de modĂ©lisation numĂ©rique. L'objectif fondamental du ‎prĂ©sent atelier est de faire connaĂ®tre BOINC auprès de diffĂ©rentes universitĂ©s et institutions ‎acadĂ©miques africaines afin de crĂ©er des pĂ´les d'excellence pour BOINC et de dĂ©velopper le ‎calcul distribuĂ©, appliquĂ© en particulier pour la lutte contre les pandĂ©mies majeures, telles que la malaria, le VIH/SIDA ou la tuberculose, qui ‎touchent le continent.

L'atelier d'AIMS (African Institute for Matematical Sciences) a Ă©tĂ© ‎animĂ© par une Ă©quipe pĂ©dagogique internationale composĂ©e de volontaires. Cet atelier d'Africa@home a Ă©tĂ© l'occasion de dĂ©mystifier les solutions d'administration systèmes et ‎rĂ©seaux offertes par les logiciels libres et utilisĂ©es pour le calcul distribuĂ© et le cyber-‎volontariat. Les participants expĂ©rimentent ces technologies au centre de calcul de l'Institut ‎Africain pour les MathĂ©matiques et les Sciences (AIMS). A l'issue de ces 7 jours de ‎formation/action et de transfert de compĂ©tences, ils sont aujourd'hui en mesure de comprendre ‎l'importance et les enjeux du système distribuĂ© dans les domaines de la recherche tant ‎mondiale que celles existantes dans les universitĂ©s et les laboratoires de toute l'Afrique.‎

L'atelier Ă©tait axĂ© sur la plateforme la plus connue utilisĂ©e pour le calcul distribuĂ© ‎aujourd'hui, BOINC (Berkeley Open Infrastructure for Network ‎Computing. BOINC permet de faire participer des volontaires Ă  des projets scientifiques ‎susceptibles de faire avancer la science dans diffĂ©rents domaines comme la mĂ©decine, avec ‎‎MalariaControl.net, dĂ©veloppĂ© par des chercheurs de l'Institut ‎Tropical Suisse (STI). Ce projet a Ă©tĂ© rendu possible grâce aux nombreux partenaires ‎d'Africa@home, qui sont le CERN, l'UniversitĂ© de ‎Genève, ‎‎ICVolontaires, l'Organisation Mondiale de la SantĂ©, plusieurs institutions ‎acadĂ©miques africaines, l'Institut Tropical Suisse et Informaticiens sans ‎frontières (ISF), avec le soutien du RĂ©seau universitaire ‎international de Genève (RUIG).

Ben Segal --l'un des pionniers de l'Internet et un orateur clĂ© de l'atelier-- souligne: "il y a des ‎ressources Ă©normes en puissance informatique sur le net. De nombreuses personnes dans ce ‎monde mettent volontiers Ă  disposition une partie de la puissance de leurs ordinateurs sur la ‎base du volontariat pour une bonne cause. Des chercheurs africains peuvent bĂ©nĂ©ficier de ces ‎ressources informatiques pour leurs recherches qui seraient autrement trop coĂ»teuses pour leurs ‎instituts." ‎‎

Depuis le dĂ©butAfrica@home me a impliquĂ© des volontaires et des chercheurs ‎africains dans les diffĂ©rents aspects du projet, visant ainsi Ă  crĂ©er un rĂ©seau de volontaires et ‎de chercheurs africains. Et qu'est ce qui motive ces volontaires pour participer Ă  un projet tel ‎qu'Africa@home? Pour l'un des premiers volontaires africains impliquĂ©s dans BOINC, Chris ‎Sutton, vivant au Botswana, il est bon de se porter volontaire si on peut le faire et si on a les ‎compĂ©tences pour rĂ©ellement contribuer au dĂ©veloppement du continent. Quant Ă  Angelina ‎Lutambi de Tanzanie, elle nous a expliquĂ© ce qui la motive: "La rĂ©gion d'oĂą je viens Ă©tait ‎parmi les premières touchĂ©es par la pandĂ©mie de VIH/SIDA. Lorsque j'Ă©tais encore Ă  l'Ă©cole, ‎j'ai vu des personnes mourir quotidiennement," a-t-elle dit. "J'ai Ă©tudiĂ© les mathĂ©matiques et ‎la modĂ©lisation et me suis progressivement intĂ©ressĂ©e aux moyens que je pourrais mettre en Ĺ“uvre afin d'apporter ‎une contribution positive Ă  la communautĂ©, en utilisant les compĂ©tences techniques que j'ai acquises ‎pour amĂ©liorer la santĂ© communautaire." Elle conclut: "Je vois des possibilitĂ©s dans ce sens ‎avec Africa@home, ce qui explique pourquoi je participe au prĂ©sent atelier."

Le sĂ©minaire s'est dĂ©roulĂ© en anglais mais comptait Ă©galement parmi ses participants des ‎personnes d'autres rĂ©gions linguistiques d'Afrique. Parmi elles se trouvent plusieurs ‎reprĂ©sentants de l'Agence Universitaire de la Francophonie - AUF, pour son programme "Soutien des TIC au dĂ©veloppement de l'enseignement supĂ©rieur et ‎de la recherche". Comme Africa@home a pour objectif de couvrir plusieurs rĂ©gions du ‎continent, le projet se penche sur la possibilitĂ© de dĂ©ployer des applications au sein des ‎campus numĂ©riques francophone de l'AUF Ă  Dakar et Ă  Bamako en filigrane de ‎l'atelier organisĂ© le ‎‎13 avril 2006 Ă  l'UniversitĂ© de Bamako.‎

Par le biais du Programme ‎CyberVolontaires, ICVolontaires a Ă©tĂ© active au sein ‎d'Africa@home depuis le dĂ©but, non seulement pour mobiliser des volontaires et des ‎chercheurs, mais Ă©galement pour participer activement Ă  la crĂ©ation de partenariats, Ă  la ‎logistique et la documentation d'Ă©vĂ©nements. Au Cap, ICVolontaires possède un bureau au sein ‎du Centre du Volontariat du Cap, offrant des opportunitĂ©s de volontariat Ă  ‎des volontaires sudafricains. ‎

Pour plus d'informations sur l'atelier, voir son Bulletin en ligne.

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