A quoi faut-il penser lors du recrutement des volontaires?
Claire: Il est important de prévoir suffisamment d'interprètes pour qu'ils puissent se relayer. Normalement c'est une demi-heure d'affilée, c'est-à -dire deux interprètes qui travaillent à partir de et vers la même langue. Cela est même le cas pour du chuchotage lors de séances relativement informelles. Il faut aussi pouvoir disposer suffisamment tôt des documents relatifs aux conférences. Si nous devons nous référer à des sites Internet, cela peut être pénible, car ceux-ci contiennent souvent trop d'informations. En outre, s'il faut tout imprimer, cela représente un coût difficilement supportable pour les étudiants que nous sommes, car les cartouches s'épuisent vite et ne sont pas gratuites. Ces conditions idéales ne peuvent certes pas toujours être réunies dans la pratique, même professionnelle, mais il faut s'efforcer de s'en approcher le plus possible.
Mary, vous êtes interprète diplômée. Pour quelles raisons participez-vous comme bénévole?
Mary: Bien que diplômée, j'ai très peu pratiqué le métier d'interprète ces dernières années. Je ressens donc le besoin de pratiquer davantage avant de pouvoir me réinsérer dans la profession de façon rémunérée. C'est une excellente manière d'acquérir de l'expérience.
Isabelle, vous êtes une traductrice diplômée. Pourquoi participez-vous comme volontaire?
Isabelle (29): J'aime beaucoup l'interprétation, et souhaite la pratiquer de cette manière. Pour moi, c'est une façon moins menaçante d'améliorer mes compétences. Si j'étais rémunérée, je me dirais que ma prestation doit être impeccable. En tant que bénévole, je peux donner de mon mieux, mais avec l'assurance que les organisateurs sont plus indulgents à mon égard.
Jean-Claude, vous avez survécu à une mine antipersonnel. Pourquoi êtes-vous aujourd'hui à l'ONU?
Jean-Claude, victime d'une mine antipersonnel et participant à la formation pour les victimes: Un dimanche, à la fin des années 70, je voulais aller acheter des stylos dans un magasin de mon village au Sénégal. En sortant de la boutique, j'ai marché sur une mine antipersonnel qui m'a arraché la jambe et m'a blessé à un oeil. Après de longues semaines d'hôpital et de convalescence, j'ai fondé l'Association Sénégalaise des Victimes de Mines Antipersonnel que je préside actuellement. Elle se concentre tout particulièrement sur les problèmes d'éducation des victimes de mines. Nous avons aujourd'hui plusieurs jeunes qui ont réussi à s'intégrer dans le circuit scolaire supérieur, ce qui est une grande satisfaction pour moi. C'est par le biais de ce travail que j'ai commencé à collaborer avec Handicap International et peux aujourd'hui bénéficier de cette formation pour survivants de mines organisée à Genève par le « Landmine Survivors Network ». Dans mon pays, les personnes handicapées sont souvent très mal représentées et leurs intérêts ne sont pas défendus comme ils devraient l'être. Dans les bâtiments publics, par exemple, il n'y a pas d'installations pour handicapés. Dans le cadre de cette formation, j'ai appris à négocier avec mon gouvernement afin d'améliorer les conditions des survivants de mines et des handicapés en général.
Quel est pour vous le rôle des interprètes bénévoles qui travaillent avec vous?
Je ne parle pas bien l'anglais, qui est la langue dominante à l'ONU. Il est donc important pour moi de bénéficier d'un encadrement linguistique. Grâce aux volontaires, je suis en mesure de participer activement aux débats. Les bénévoles sont à notre écoute et c'est un soutien précieux qui facilite notre travail.
C'est dans cet esprit que l'Association ICVolontaires s'efforce de mettre en contact des interprètes bénévoles et des personnes nécessitant une assistance linguistique pour accomplir leur travail pour un monde meilleur.
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