Conservation de la faune: le débat

Débats organisés par la Fondation Earth Focus et ICVolontaires
Photo © Russ Mittermeier
Photo © Russ Mittermeier
Enricke Bouma, spanish translation by Isabelle Guinebault
16 avril 2008

Le 15 avril 2008, le Centre International de Conférences de Genève a été l'hôte d'un débat jeunesse très animé sur la conservation de la faune, organisé par la Fondation Earth Focus et ICVolontaires. Des élèves d'écoles publiques et privées de Suisse ont participé aux débats. De plus, 10 élèves de la Aga Khan Academy from Mombassa, du Kenya, sont également venus. ICV s'est occupé des contacts et du lien avec les écoles et a coordonné la logistique et une équipe de rapporteurs.

Comment mieux comprendre les risques qui pèsent sur les espèces menacées? Pourquoi est-il si important de les protéger? Voilà les principaux thèmes débattus lors de la conférence.

Contenus

Les études de cas: une carte des espèces menacées

Le débat s'est poursuivi avec une présentation de 8 études de cas par des étudiants de l'École internationale de Genève et le Collège du Léman.

Le premier groupe d'étudiants a expliqué le cas du rorqual bleu. Le rorqual bleu est le plus gros mammifère de l'histoire de la planète. Il est maintenant menacé d'extinction en raison des changements climatiques, de la circulation maritime, de la chasse illégale et de la pollution (comme les déversements d'hydrocarbures, mais aussi la pollution sonore). Il existait environ 175 000 rorquals bleus en 1930 ; en 2001, il n'en restait qu'à peu près 1 000. "Les humains sont la cause de tous ces problèmes, et c'est aux humains de les résoudre," a ajouté le conférencier.
"Le nombre de rorquals bleus augmente petit à petit," a observé M. Vié, "mais le problème est que dès que le nombre augmente, les gens croient que l'on peut se remettre à les chasser!"

Le tigre du Bengale, le deuxième plus gros des tigres, est l'espèce la plus menacée au monde, même s'il s'agit d'un prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. La destruction de la forêt tropicale humide représente un danger pour le tigre du Bengale, mais la chasse aussi: les organes du tigre servent à la médecine traditionnelle et la peau est vendue aux États-Unis et en Europe. De nos jours, il ne reste qu'environ 40 000 tigres du Bengale.

Le groupe sur le petit panda a expliqué à l'auditoire que cet animal a la taille d'un chat et se nourrit surtout de bambou. Il ne reste qu'à peu près 2 500 petits pandas en Chine, en Inde, au Bhoutan et au Tibet, et leurs ennemis principaux sont les hommes (qui massacrent le panda pour sa peau et détruisent son habitat) et la panthère des neiges.
Certains des gestes à observer pour sauver le petit panda comprennent l'arrêt de la déforestation, l'utilisation de biocarburants, le recyclage et la mise en oeuvre de lois anti-braconnage plus strictes.

Le bourdon - beaucoup moins agressif que l'abeille commune et produisant très peu de miel - est surtout menacé par les pesticides et les moufettes, alors que l'ours blanc souffre de la destruction de son habitat naturel, des changements climatiques, de l'exploitation pétrolière et gazière et de la pollution des eaux. Il ne reste qu'entre 20 000 et 25 000 ours blancs dans l'Arctique.

Alizeh Jaffrey a ensuite présenté le cas du dauphin rose, qui ne naît pas rose, mais presque noir et dont la peau change de couleur en raison de son régime alimentaire, qui comprend des pigments que le dauphin ne digère pas. Il ne reste plus qu'environ 120 dauphins roses. On les retrouve près des embouchures des fleuves, où l'eau est saumâtre. Ils ne migrent pas quand l'eau est polluée, car ils ne peuvent pas nager dans l'eau salée, ce qui les rend très vulnérables. Le dauphin rose est menacé dû à la pollution (en raison des rejets de grandes quantités d'eaux usées non traitées dans les cours d'eau), au DDT (qui demeure dans le lait maternel et qui tue les jeunes poissons), la pêche (qui cause régulièrement la mort accidentelle des dauphins) et la chasse (leur chair est rare et coûteuse).

"Pour sauver les dauphins, il est préférable de mieux traiter les eaux usées, trouver une solution de rechange au DDT, adapter la taille des filets, encourager les pêcheurs à plus de soin dans la manoeuvre de leurs bateaux et renforcer les lois contre le massacre."

On a ensuite présenté le cas du nasique (cette présentation a reçu un prix pour son contenu équilibré, exact et original). Ce singe, avec son long nez qui régule la chaleur et attire les femelles, est unique et très spécial. Il mange des feuilles, des fleurs et des insectes et possède un système digestif très complexe capable de digérer la cellulose et les toxines des plantes. Son estomac représente à lui seul le quart de son poids ! L'île de Bornéo est l'habitat naturel du nasique. En raison de la déforestation et des incendies de forêt, il ne reste plus que 1 000 spécimens au monde et leur situation empire chaque année.

"On en garde aussi dans des zoos," a expliqué le conférencier, "mais ce n'est pas vraiment une solution, car ce sont des animaux grégaires. L'avantage des zoos est la reproduction en captivité et une possible réintégration dans leur milieu naturel."

Pour la dernière présentation, un étudiant de l'Aga Khan Academy (Mombasa, Kenya) a montré le cas des espèces menacées au Kenya. Des animaux comme la tortue marine, et le dugong (vache marine) sont victimes de braconnage pour leurs peaux, leurs défenses, les huiles et la chair, et pour en faire des vêtements et des médicaments, a souligné le conférencier. On a observé un dugong au Kenya pour la dernière fois en 1999 et le nombre de spécimens à l'état sauvage est inconnu. On sait que cinq vivent en captivité. Il est urgent d'élaborer des régimes de protection comme l'affectation des terres (réserves), le nettoyage régulier des plages, la surveillance des eaux, des lois anti-braconnage ainsi que des programmes éducatifs dans les communautés locales et les écoles.

"Il est difficile de trouver un équilibre entre les besoins des humains et ceux des animaux," a conclu M. Vié dans sa dernière allocution, "mais nous devons garder à l'esprit que chaque espèce est unique. Les espèces ont évolué sur plusieurs milliers d'années et ne peuvent pas être remplacées."

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