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Apprendre par le volontariat

ICVolontaires à la Conférence MOVE
Lwiise Swai
10 juillet 2007

Lwiise Swai, représentante d'ICVolontaires, a assisté à la conférence MOVE qui se tenait à Bruxelles, du 22 au 24 mai 2007, prenant des notes et rédigeant le rapport final pour les organisateurs. La rencontre de trois jours, organisée par le Centre Européen du Volontariat (CEV), a rassemblé 100 experts et professionnels, issus du secteur du volontariat, dans le but de définir pourquoi il est crucial d'identifier, d'évaluer, de décrire et de reconnaître la longue liste de capacités et de connaissances tirées du volontariat et l'infinité de moyens pour recruter des volontaires. Le principal objectif du forum international était de créer un espace d'échange des méthodes, des besoins et des connaissances entre les différents acteurs, comprenant les secteurs du volontariat, de l'économie et de l'enseignement.

Le volontariat est une activité clé quand il s'agit d'apprentissage informel  et de rendre les opportunités d'apprentissage disponibles à tous, spécialement à ceux qui ont abandonné l'école ou qui ont du mal à trouver du travail. Cependant, le problème vient du fait que souvent les opportunités que le volontariat peut offrir en terme de capacités et expériences restent ignorées.

 "Le volontariat doit être formellement reconnu" a souligné Frank Moe, conseiller au Centre Norvégien pour la Coopération Internationale dans l'Eduction Supérieure et invité à la conférence MOVE. Il ajoute qu' "une série de procédures et d'indications pour la gestion des candidatures doit être développée, mais les universités trouvent encore qu'il manque une dimension académique à l'expérience dans le vie réelle."

Selon Andrea Reupold, chercheur associé pour l'éducation des adultes à l'université de Munich il faut se poser les questions suivantes : "Qu'est-ce qu'apprendre?" "Où peut-on apprendre?". Il a insisté sur le fait que "70% de l'expérience dans le monde du travail est informelle et nous ne pouvons l'ignorer ", a insisté. Tout en travaillant pour le Ministère Fédéral Allemand de l'Education et de la Recherche, Mr Reupold a développé un projet qui établit un passeport de compétences pour les volontaires. Cet outil rend les compétences transparentes, vérifiables et estimables et a permis qu'elles soient reconnues dans de nombreuses entreprises et organisations. Le passeport est actuellement disponible en format papier et informatique.

Lors de cette conférence, il a également été question de l'Agrément d'Enseignement Expérimental Antérieur (APEL). L'APPEL est moyen pour accorder un crédit pour l'apprentissage et les compétences acquises par l'expérience dans le cadre d'un emploi, du volontariat ou des loisirs. Des outils comme APEL ou la Reconnaissance des Etudes Antérieures (RPL) pourraient menacer la valeur réelle de l'expérience du volontaire, expliquent les sceptiques, et il faut se demander si les efforts et l'engagement des volontaires doivent même être mesurés et jugés.

Lies Graafsman, consultant et entraîneur de l'Institut du Développement Individuel (IVIO) aux Pays-Bas a mené une étude sur le modèle du CEV ("Reconnaissance des Compétences Acquises Ailleurs") dont le principal objectif est la reconnaissance formelle des compétences et capacités personnelles. La procédure du CEV identifie 12 compétences fondamentales, parmi lesquelles figurent travailler méthodiquement ou faire face à des délais. Les volontaires sont assistés d'un coach qui les aide à constituer leur portefeuille.

Le point de vue des entreprises a été soulevé par Rob Compton, Chef des Employés Volontaires à Business in the Community (BITC), au Royaume-Uni. BITC est un réseau de près de 400 entreprises avec la capacité de traduire les engagements et les valeurs d'une entreprise par des méthodes traditionnelles de gestion. "De plus en plus de personnes s'intéresse au volontariat parce que leur travail n'est plus motivant ni dynamique",  a expliqué Mr Compton. "Les gens cherchent d'autres expériences qui leur permettent de savoir ce qu'ils veulent, un changement d'environnement, un défi personnel, ou simplement un moyen d'échapper à la monotonie du quotidien". L'animation ne bénéficie pas seulement aux volontaires, mais aussi aux employeurs et aux partenaires sociaux. "Il s'agit véritablement d'une situation d'échange mutuel.  Le volontaire a une chance de connaître et comprendre sa communauté, de développer des compétences dans un autre cadre et d'obtenir la reconnaissance de l'organisation et de l'employeur. Pour l'employeur, le personnel sera plus motivé." D'autres aspects positifs sont la participation à la vie de sa communauté, une meilleure image reflétée par l'entreprise et des employés doués intéressés pour travailler pour l'entreprise. Les exemples d'employés volontaires qui existent au Royaume Uni comprennent des ateliers de connaissances, des cours particuliers pour les étudiants et les professionnels, etc. L'année dernière, plus de 30,000 employés se sont portés volontaires grâce aux BITC.

Erin Van Beek, du Ministère Hollandais des Affaires Sociales, a rejoint le débat en expliquant qu'il était fermement convaincu que "le volontariat est une des meilleures formations dans la vie". Pour Kess Schurr, de Ecommotivation, "la seule personne  qui a le contrôle sur la reconnaissance du volontariat est le volontaire lui-même."

Cela signifie-t-il aussi l'autoévaluation? La réponse est controversée. Alors que Mr Schurr recommandait un passeport reconnu, Torild Nielsen Mohn, du Secrétariat du Projet de Validation Norvégien à l'Institut VOX pour l'Enseignement pour les Adultes en Norvège a répondu en expliquant l'Initiative Norvégienne sur la Réforme des Compétences, dont le but était de mettre en place une procédure commune d'identification, de description et de reconnaissance des compétences obtenues grâce au volontariat.

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